La lettre du CIO d'UBS La Maison de Gestion


Jérôme Orbey

Patience...

En l'espace de deux mois, la Chine puis l'Europe et finalement les Etats-Unis sont successivement devenus l'épicentre de la pandémie de Coronavirus. Avec 2 750 000 cas confirmés à ce jour et 190 000 décès, la plupart des pays ont opté pour un confinement qui touche dorénavant la moitié de la population mondiale. L'arrêt complet et volontaire de toute activité économique a provoqué le basculement d'une croissance globale attendue entre +2.5% et +3% en février, en chute d'activité estimée autour de 3% du PIB ; un choc sans précédent depuis 1945 !

Toutefois, l'espoir renaît avec le reflux de l'épidémie en Chine, des signes de stabilisation en Europe, à New-York, l'esquisse d'une sortie de confinement annoncée en Allemagne, en France, ou déjà effective partiellement comme en Autriche.

Sommes-nous pour autant tirés d'affaire? Probablement pas. Il faudra s'armer de patience…

Bien que la recherche scientifique, médicale et les principaux groupes pharmaceutiques n'aient jamais été mobilisés à ce point, avec de nouveaux outils (machine learning, big data et plus d’une centaine de recherches distinctes en cours), la probabilité de trouver un traitement immédiat ou un vaccin (à horizon 12/18 mois) reste très aléatoire. Patience donc sur le plan sanitaire…

De plus, la réparation "macro-économique" de ce choc récessif inouï, avec 90% des pays du monde en contraction de leur PIB (contre 70% en 2008/2009 lors de la crise financière des sub-primes) s'étalera dans le temps. Malgré des politiques budgétaires et monétaires inédites et "sans limite" engagées en moins d'un mois par les Etats et les banquiers centraux, les conséquences de ce choc (chômage, faillites d'entreprises, gel des projets, endettement), pèseront lourdement sur la consommation des ménages et l'investissement. Une âpre compétition entre les agents économiques pour obtenir les soutiens étatiques (via les impôts et la redistribution) et des mouvements sociaux, perturberont la sortie de la crise. Le "tempo" de l'économie réelle n'est pas celui des financiers.

Les modalités du déconfinement enfin, ou plutôt de « l’allègement du confinement », nécessitant des masques pour tous, des tests et les moyens techniques et juridiques de la traçabilité des cas de contamination, ne sont pas exemptes d'une reprise de l'épidémie. Patience toujours…

Votre gérant a été présent et actif durant cette période mars-avril avec humilité et réalisme, face à des événements binaires dictés par le chemin sinueux d'une sortie de confinement en l'absence de traitement ou vaccin. Il sera à vos côtés pour vous informer de ses choix et de l’évolution de vos actifs.

Les tendances de long terme, déjà à l'œuvre avant cette crise sanitaire, s'accélèrent sous la pression des événements (vieillissement des populations et santé, digitalisation des économies, robotique et relocalisation, sécurité des filières agricoles,…). Elles constituaient déjà la pierre angulaire de notre approche au travers d’actifs de qualité dans l’univers des actions et des obligations, tout en limitant l’exposition aux zones et secteurs vulnérables(car sensibles économiquement et endettés).

La gestion doit plus que jamais s’inscrire dans le temps long et se reposer sur la science et l’innovation.

Jérôme Orbey


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